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Lettimbi
18 octobre 2013

Kémo : les parents vendent leurs filles pour survivre !

À Kémo, dans la ville de Sibut, à quelque centaine de km de la capitale Bangui, face à une situation humanitaire chaotique, des parents font marier leurs filles de 11 à 15 ans à des hommes plus robustes, plus âgés et parfois à des marchands venus de loin.

                                                                                         Une_fille_victime_du_mariage_forc____Sibut_

                                                                        Une fille de 13 ans, victime du mariage forcé à Sibut © R.K

La crise du 24 mars 2013 est à l'origine de cette situation à Sibut. Dans cette ville, 90 % des habitants sont des agriculteurs ou des éleveurs, mais, ils ont été pour la plupart pillés pendant l'entrée de la Séléka à Bangui. Ceux qui ont survécu au passage de ces combattants, sont des familles dont leurs champs se trouvent à 3 ou 4 km du centre Sibut. L'argent et la nourriture deviennent rares finalement dans cette ville de plus de 500 000 mille habitants.

Des marchands et des hommes proches de la Séléka deviennent des nouveaux patrons de la région. Plus personne ne résiste aujourd'hui aux difficultés quotidiennes, qualifiées déjà de catastrophe humanitaire par certaines ONG. Des filles sont forcées par leurs parents à épouser des hommes capables de les nourrir. Peu importe la nature de la personne. D'où il vient, qu'est-ce qu'il fait ? Bref ! L'essentiel est de survivre à la crise.

Etienne Mounganga, paysan et père d'une famille : « Avant, j'espérais sur mes champs de maïs ou d'arachide pour subvenir aux besoins de ma famille. Mais actuellement, la vie n'a plus de sens à Sibut. Je suis obligé de donner ma fille de 11 ans au mariage à un marchand soudanais. J'ai honte ! Mais grâce à cet homme, nous pouvons quand même manger 1 jour sur 2 ».

Quelques morceaux de tissus, une ou deux cuvettes de manioc, des arachides et une somme de 5 000 ou 10000fcfa soit 15,26 euros pour arracher des petites filles de 11 à 15 aux mains de leurs familles.

Oumar Djal, un ex-combattant de la Séléka, désormais commerçant sur l'axe Sibut-Bambari, a affirmé que, « beaucoup de parents n'ont pas de moyens pour prendre leurs fils et surtout leurs filles en charges. Alors, ils nous proposent d'épouser ces filles. Moi par exemple, j'en ai épousé deux petites jolies petites filles dans la famille d'un fermier. J'ai trouvé une occupation à son père dans l'une de mes concessions. Aujourd'hui, les parents de ces filles sont bien alaises par rapport à certaines personnes dans la ville ».

Certaines filles de la Kémo, qui n'ont pas la chance d'être épousé de cette façon se prostituent.

Certains hommes ne s'entendent plus avec leurs femmes, des mères de famille deviennent infidèles à cause de la crise. Des hommes qui ont perdu leurs femmes, réclament la justice. Mais, en l'absence d'une autorité fiable dans la région, et aussi par peur de représailles, beaucoup préfèrent se taire et souhaitent désespérément une sortie de crise rapide, car, selon eux plusieurs familles dans la Kémo sont divisées à cause de la vie difficile./Rosmon

 

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